À la vôtre !

Connaissez-vous l’une des angoisses du correcteur ? Tomber sur le texte d’un œnologue qui truffe son manuscrit de noms de vignobles, d’appellations, de châteaux et autres grands crus divers. Mais pourquoi se faire des cheveux blancs, en évoquant la dive bouteille ? Parce que les règles typographiques sont très strictes, voire retorses, en ce qui concerne les vins.

Visite rapide de la cave :

Lorsqu’un lieu géographique (région ou ville) est utilisé pour son appellation d’origine, le nom du lieu devient alors le nom du produit. Ce faisant, cette appellation devient un nom commun. Elle perd alors sa majuscule et s’accorde comme un nom commun (et prend des traits d’union, afin d’épicer le problème).

Exemples :

Un vin de Bourgogne : un bourgogne
Un vin de Pommard : un pommard
Un vin de la vallée du Rhône : un côtes-du-rhône

Les noms de cépage, eux, suivent cette logique et s’écrivent tous avec une minuscule initiale. Ainsi, on écrira gamay, muscadet, pinot, merlot, cabernet-sauvignon, riesling, gewurztraminer…

Attention cependant à ne pas confondre cépage avec le nom du domaine ou de la propriété d’un vin qui, lui, s’écrit avec une majuscule initiale, puisqu’on l’assimile à une marque.

Exemple : Que me conseillez-vous comme champagne à l’apéritif ? J’ai un excellent Veuve Clicquot, et pour continuer le repas, un Château Cheval Blanc pas piqué des doryphores.

Comme de bien entendu, ces règles, déjà assez compliquées, souffrent des emplois abusifs des exploitants, publicitaires et experts en marketing qui usent et abusent des majuscules avec une désinvolture qui mériterait le supplice de la roue en place publique. Lire à cet effet ce très amusant billet.